mercredi 10 novembre 2010

11 Novembre 2010 Johanne Sutton


Il est 1h14, nous sommes le 11 Novembre 2010... Une année est passée, une année avec les joies, les peines, à continuer à avancer.

Dimanche dernier, je rangeais des affaires, j'ai retrouvé nos Yoyos, il y en avait un en bois marron marqué à mon nom et l'autre en bois rouge marqué JO. Nous adorions jouer avec ce simple rond de bois enchassé d'un fil, des plaisirs simples de petites filles. Ni moi, ni Pauline, ni Dan, ni personne ne pourra plus jouer au Yoyo ou boire un bon verre de vin avec elle, c'est ainsi, c'est la réalité, sans s'enfermer pour autant dans le mortifère.


Nous entrons dans la 10ème année depuis la mort de Johanne Sutton, tuée en Afghanistan le 11 Novembre 2001 par les talibans, alors qu'elle effectuait son travail de journaliste. Rien n'a changé là bas, mais pour nous sa famille, plus rien n'est et ne sera comme avant.
Plus que la colère, c'est le sentiment "d'in-justesse" qui me hante, moi sa grande soeur. Il n'y a aucune justesse à sa perte, il n'y a aucune justesse face à sa mort. Et comme nous n'avons pu demander justice, ni aux assassins, ni aux tribunaux, il ne nous reste que cela... l'incommensurable in-justesse de sa perte. La "non normalité" de la chose, la non normalité de l'immense vide qu'elle laisse année après année.


Je réitère mon appel à témoins, à tous ceux qui sauraient ce qui s'est passé là bas, des "détails", des éléments que nous ne connaitrions pas. Si vous avez des objets qui auraient pu lui appartenir, contactez-moi via ce blog.

Que La Terre lui soit légère

Elizabeth Sutton